L’entomophagie, l’alimentation durable de demain ?

Chez nous, l’idée de manger des insectes peut faire frémir. Pourtant, l’entomophagie, c’est-à-dire le fait de consommer des insectes, est une pratique déjà courante dans de nombreux pays, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), plus de 2 milliards de personnes consomment régulièrement des insectes dans le monde.

Mais pourquoi cette pratique se développe à ce rythme ? Est-ce simplement une mode passagère ou s’agit-il d’un véritable tournant dans notre alimentation ? Nous pensons que l’entomophagie pourrait bien être la solution durable à notre crise alimentaire.

Les insectes, comme les criquets, les grillons ou les vers à soie, sont riche en protéines, en vitamines et en minéraux. Ils sont également plus économiques à produire que la viande traditionnelle, avec un impact environnemental bien moindre.

Les contraintes et impacts environnementaux de l’élevage d’insectes

Si on compare l’élevage d’insectes à celui du bétail, nous constatons que le premier nécessite moins d’eau, moins de nourriture et produit moins de gaz à effet de serre.

Un kilogramme de viande de bœuf demande environ 22 000 litres d’eau, alors que la même quantité de viande d’insectes n’en utilise que 1 à 3 litres. En outre, les insectes convertissent l’alimentation en protéines 12 fois plus efficacement que les bovins. En terme de rentabilité et de durabilité, les insectes semblent donc avoir une nette avance.

Malgré tout, l’acceptation sociale et les barrières réglementaires sont des défis majeurs à l’introduction de cette pratique en Occident.

Un aperouçu du marché agroalimentaire des insectes en France

Le marché agroalimentaire des insectes reste encore peu développé en France, mais le potentiel y est important. Selon une étude d’Euromonitor datant de 2016, le marché mondial des aliments à base d’insectes pourrait atteindre 1,18 milliards de dollars en 2023.

En France, plusieurs startups se sont déjà engagées dans cette voie, produisant du pain à base de farine de criquet, des snacks aux insectes ou encore des pâtes composées de vers de farine. Leurs produits sont généralement bien accueillis, car ils sont non seulement savoureux, mais aussi nutritifs et bons pour la planète.

En somme, si les insectes peuvent dégoûter certains à l’idée même de les mettre au menu, les avantages qu’ils présentent pourraient bien faire évoluer ces préjugés. L’entomophagie apparaît donc comme une alternative à l’industrie de la viande traditionnelle, soucieuse des enjeux environnementaux sans pour autant négliger l’apport nutritionnel. Nous avons donc hâte de voir comment le marché agroalimentaire des insectes va évoluer et se développer dans les années à venir.